Première oeuvre réalisée au Studio d’Essai par Schaeffer (entre 1942 et 1944), la Coquille à Planète se présente comme un terrain d’expérimentation musicale et dramaturgique.
Même si elle a été écrite et réalisée dans un moment où Schaeffer n’imaginait pas encore son futur investissement dans la recherche musicale, cette oeuvre révèle déjà les fondements de la "musique concrète", surtout dans l’idée d’une esthétique du bruit comme source de découvertes et de merveilleux. En effet, on trouve ici la valorisation musicale des sons qui appartiennent au quotidien dans le cadre d’une radio vue comme instrument d’un art qui s’appui sur l’effet du "réel". Une réalité qui se base aussi sur un jeu d’acteur naturel et spontané et une prise de son pas forcément "propre". Par contre l’histoire amène le spectateur dans une dimension narrative où le réel est déformé : du "concret" du matériel sonore à "l’abstrait" de l’imaginaire créatif.
Dans cette intervention on se propose donc une réflexion sur cet aspect de l’oeuvre à travers une analyse à l’appui des esquisses de travail (notes et différentes versions du script) et des écrits de l’auteur (publié et inédits).